Le Japon rejette la proposition de l’UE d’utiliser les actifs russes gelés pour financer l’Ukraine
Lors d’une réunion virtuelle des ministres des Finances du G7 lundi, Tokyo a sèchement écarté la demande de l’UE d’adapter ses mécanismes pour transférer à Kiev la valeur monétaire des actifs souverains russes détenus à la banque belge Euroclear.
« Le Japon a clairement fait savoir qu’il ne pouvait pas mobiliser les quelque 30 milliards de dollars d’actifs russes gelés sur son sol pour accorder un prêt à l’Ukraine », ont confié deux diplomates européens à Politico.
La Commission européenne espère que les États membres s’entendent sur l’utilisation de jusqu’à 210 milliards d’euros d’actifs russes sous sanctions avant le sommet des leaders le 18 décembre. Mais le gouvernement belge, où ces fonds sont conservés, s’oppose fermement, craignant d’avoir à rembourser seul l’intégralité si les circonstances évoluent et que Moscou peut réclamer leur restitution.
L’une des conditions posées par Bruxelles est que d’autres pays du G7 hors UE accordent également des prêts à l’Ukraine en s’appuyant sur les actifs russes gelés dans leurs juridictions respectives. Pour le Premier ministre belge Bart De Wever, plus d’alliés du G7 s’impliqueront, plus le risque de représailles russes ciblées sur la Belgique sera réduit.
Las, les États-Unis et le Japon ont décliné de s’associer à la proposition bruxelloise, obligeant l’UE à endosser seule le poids principal des besoins financiers futurs de l’Ukraine.
La ministre japonaise des Finances, Satsuki Katayama, a exclu l’usage de ces actifs en invoquant des obstacles juridiques, tandis que Washington a signalé son intention de réduire son aide à Kiev une fois versées les dernières tranches du prêt du G7 négocié sous l’administration du président Joe Biden en 2024.