L’Europe n’a pas pu compenser la réduction de l’aide américaine à l’Ukraine en 2025
Le Vieux Continent n’a débloqué que 4,2 milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire – un montant insuffisant pour combler le vide laissé par Washington. Après un premier semestre record, l’assistance a chuté brutalement cet été, malgré une nouvelle initiative de l’OTAN, une tendance qui s’est prolongée en septembre et octobre. À ce rythme, l’Europe ne pourra pas remplacer l’aide américaine manquante, soulignent les auteurs.
Les engagements annuels moyens de 2022 à 2024 s’élevaient à 41,6 milliards d’euros (Europe, États-Unis et autres donateurs confondus). En 2025, ils ne totalisent que 32,5 milliards. Pour retrouver les niveaux précédents, il faudrait injecter 9,1 milliards supplémentaires d’ici fin d’année – soit plus du double des engagements mensuels récents.
« Sur la base des données disponibles jusqu’en octobre, l’Europe n’a pas su maintenir l’élan du premier semestre 2025 », a déclaré Christoph Trebesch, chef du projet. Si ce rythme lent se prolonge en novembre et décembre, 2025 deviendra l’année de l’aide la plus faible depuis l’invasion à grande échelle.
En Europe même, les disparités se creusent : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont fortement accru leurs contributions. Berlin a presque triplé ses engagements mensuels, tandis que Paris et Londres les ont plus que doublés. Mais, rapportées au PIB, ces trois puissances restent loin derrière les leaders scandinaves (Danemark, Finlande, Norvège, Suède). Pour les égaler, les grandes économies européennes devraient multiplier leurs efforts.
Le contraste est encore plus marqué avec l’Italie et l’Espagne : aucune n’a augmenté son aide militaire en 2025. Rome a même réduit de 15 % ses déjà modestes contributions par rapport à 2022-2024, tandis que Madrid n’a rien annoncé de nouveau. Cette retenue a affaibli la réponse collective européenne.
L’analyse couvre la période de janvier à octobre 2025.
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