Bloomberg : Vladimir Poutine renforce le secret d’État pour accroître son contrôle dans le contexte de la guerre en Ukraine
Désormais, des domaines tels que la politique étrangère de la Russie, le commerce international, la stratégie économique, la recherche scientifique, ou encore la préparation à une mobilisation militaire peuvent être classés secrets si leur divulgation est jugée nuisible à la sécurité nationale.
Toute personne obtenant ce type d’informations de manière non autorisée encourt jusqu’à huit ans de prison.
« C’est la destruction de l’expertise fondée sur les faits et les données concernant l’économie russe, ce qui mènera à un renforcement des répressions », a estimé Andreï Soldatov, spécialiste des services de sécurité russes.
Il a ajouté que la classification des données relatives à la mobilisation serait probablement une réponse aux attaques de drones ukrainiens, visant à dissimuler des informations sur les bunkers et les plans de relocalisation souterraine du gouvernement, plutôt qu’une indication d’un nouvel appel massif à la mobilisation.
Depuis le début de l’invasion en février 2022, la Russie a cessé de publier de nombreuses statistiques officielles, notamment sur le budget et la production pétrolière. Les pertes militaires russes sont également classées secret défense.
Le Kremlin a également intensifié la répression de la dissidence en adoptant une loi criminalisant la diffusion de « fausses informations » sur l’armée russe, utilisée pour faire taire même les critiques les plus modérées. Des militants, des journalistes et de simples citoyens ayant interagi avec des publications critiques sur les réseaux sociaux ont été condamnés à de lourdes peines de prison, souligne Bloomberg.
Selon les médias russes, d’ici octobre 2024, 190 personnes déclarées « agents de l’étranger » par le ministère de la Justice russe auront reçu suffisamment d’amendes pour justifier l’ouverture de procédures pénales à leur encontre. Ces amendes sont souvent infligées pour non-respect des obligations légales, comme l’absence de mention de leur statut sur leurs publications ou le non-dépôt de rapports requis.