Ministre lituanien des Affaires étrangères : Les retards dans le financement de l'Ukraine feront le jeu de la Russie

Comme le rapporte un correspondant d'Ukrinform, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Kęstutis Budris, a fait cette déclaration avant l'ouverture d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE à Bruxelles.

« Grâce à ce mécanisme et à la proposition de la Commission européenne, nous devons agir sans délai. Si nous n'agissons pas aujourd'hui, si nous ne préparons pas une décision pour le Conseil européen fin décembre, nous nous retrouverons en grande difficulté début 2021. Je sais comment les Russes perçoivent la situation et ce qu'ils pensent de nous : que nous ne survivrons pas, que nous ne ferons pas face. Cela signifie que le temps joue en faveur de la Russie. Nous devons les éviter », a expliqué le ministre.

Selon lui, outre les discussions sur la solidarité politique, les pays de l'UE devraient disposer de plans budgétaires clairs pour soutenir l'Ukraine.

« Si la question ne se résume pas aux finances, parlons alors du scénario pour l'Ukraine en 2026. Et ensuite, des scénarios possibles pour l'Europe. Nous devons prendre cela au sérieux. Ce n'est pas quelque chose qui se passe « quelque part de l'autre côté de nos frontières ». Cela se passe ici, en Europe », a ajouté M. Boudris.

Le ministre estime aussi que l'Europe est toujours en retard sur les États-Unis en matière de sanctions.

« Il s'agit d'un train de sanctions que nous devons préparer pour l'année prochaine. Ce sera le 20e train. Et nous sommes toujours à la traîne par rapport aux Américains. Chaque fois que nous parlons d'assumer davantage de responsabilités, de faire preuve de leadership, les États-Unis nous devancent en matière de sanctions. Ils ont déjà imposé des sanctions à Rosneft et Lukoil, et nous n'avons pas pu inclure Lukoil dans le 19e train. C'est pourquoi nous devons le faire et ajouter Rosatom », a déclaré le ministre lituanien des Affaires étrangères.

Pour rappel, l'Europe importe encore davantage de marchandises de Russie qu'elle n'en fournit à l'Ukraine. Cette situation doit changer, déclare la ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard.