L'usine ArcelorMittal de Kryvyi Rih au bord de la crise financière

L'usine ArcelorMittal de Kryvyi Rih fait face à une crise financière pour la première fois en 12 ans.

Cette information a été diffusée par le service de presse de l'entreprise, qui a publié une interview de son directeur financier, Sergey Plichko :

"C'est la première fois en12 ans que l'entreprise est menacée par une crise financière, due à une chute brutale de la production causée par l'arrêt de la moitié des convertisseurs BOF, puis par une tentative de redémarrage […] et enfin les actions récentes de nos cheminots qui ont soutenu leurs collègues d'Ukrzaliznytsia [la compagnie ferroviaire ukrainienne] dans leur protestation. Cela a entraîné un arrêt presque complet de l'usine", a déclaré Plichko.

Selon lui, le paiement des salaires pour le mois de juin est déjà mis en question :

"Tout dépend si nous pouvons stabiliser la production jusqu'à la fin du mois de mai et obtenir un flux de trésorerie acceptable qui nous permettra de poursuivre nos activités commerciales", a ajouté le directeur financier de l'usine.

Selon lui, la société aurait déjà terminé le mois d'avril avec un flux de trésorerie négatif de plus de 600 millions de hryvnias (plus de 19 millions d'euros) et les estimations préliminaires pour le mois de mai seraient de plus de 1,5 milliard de hryvnias de perte (48,6 millions d'euros). Une perte de 2,1 milliards sur deux mois (68 millions d'euros) qui constitue "une menace pour le financement [des] opérations en cours".

"Nous sommes maintenant à la limite et si les processus sont dépassés, ce sera irréversible", a t-il ajouté.

Un dirigeant du syndicat indépendant des mineurs d'Ukraine, Yuriy Samoilov, a de son côté annoncé que le mardi 16 mai, les travailleurs de l'unité ferroviaire d'ArcelorMittal de Kryvyi Rih avaient cessé de travailler en raison du non-respect de leurs conditions de travail, notamment au regard des normes de sécurité. Ils auraient refusé d'utiliser du matériel défectueux, ce qui aurait entrainé la paralysie de toute l'entreprise.

Lire aussi : L'Industrie ukrainienne en augmentation dans de nombreux domaines

La direction d'ArcelorMittal a de son côté déclaré que la grève était illégale et que les défaillances dans le travail des unités, déclenchées par la grève, constituaient une menace réelle à l'explosion de gazoducs utilisés par l'entreprise.