La Russie utilise les hommes enrôlés de force dans la région occupée de Kherson comme chair à canon
« Je dispose d’informations selon lesquelles les hommes des territoires temporairement occupés de Kherson, appelés pour le service militaire obligatoire dans l’armée russe, après avoir suivi une préparation militaire de base, sont déjà envoyés sur les territoires occupés, en réalité sur la ligne de front, malgré les promesses qu’ils ne combattraient pas », a expliqué Danylov dans un entretien avec un correspondant d’Ukrinform.
Selon lui, les conscrits issus des territoires occupés, contrairement à ceux recrutés en Russie, ont été délibérément transformés par les Russes en chair à canon.
Danylov précise que, d’après des données pour l’instant non confirmées, jusqu’à 5 000 hommes de la région de Kherson sous occupation pourraient avoir été appelés pour le service militaire obligatoire dans l’armée russe.
Le premier vice-président du Conseil régional de Kherson, Youriy Sobolevskyi, confirme également qu’il existe au moins certains cas où les conscrits venus des territoires temporairement occupés de Kherson sont utilisés dans les combats au même titre que les engagés sous contrat.
« Il est malheureusement difficile pour l’instant d’avancer des chiffres pour comprendre l’ampleur du phénomène. Mais cette tendance existe bel et bien. Je peux donc confirmer ce que dit Serhiy Danylov au sujet de la situation », a indiqué Sobolevskyi.
Selon lui, parallèlement, les Russes tentent de renforcer leurs forces armées en recrutant des soldats sous contrat grâce à une « motivation ».
« Motivation entre guillemets, car ces contrats sont conclus de diverses manières. Une part importante concerne des personnes contraintes de signer sous la menace : on fabrique contre elles des dossiers pénaux, on les intimide. Dans le même temps, ces contractuels sont également assurés qu’ils ne participeront pas aux combats », précise Sobolevskyi.
En réalité, affirme-t-il, ces soldats sous contrat issus des territoires occupés, tout comme les conscrits, sont envoyés par les occupants dans la “mêlée”, sur la ligne de front, après une formation minimale.
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