Selon la Commission électorale centrale, les élections en Ukraine sont conditionnées à la paix et à des réformes législatives
« En temps de guerre, il est impossible d'organiser des élections. Le président a insisté en priorité sur le facteur sécuritaire. Les élections ne pourront avoir lieu que lorsque les conditions de paix appropriées seront en place et que le cadre législatif le permettra. Il faut réviser notre législation, conçue pour des temps de paix. Une fois les prémisses réunies et la question juridique de l'état de guerre résolue, on pourra envisager des élections. Mais cela nécessitera des amendements tenant compte des spécificités d'un scrutin d'après-guerre ou après la fin de la phase active des hostilités. Cela exige des travaux au parlement, une feuille de route et un projet de loi », a expliqué Doubovyk.
La CEC collabore avec des experts et des partenaires internationaux pour préparer ces changements nécessaires, mais la décision finale reviendra à la Verkhovna Rada.
« Nous espérons que le groupe de travail annoncé lors du conseil de coordination reprendra ses activités. Nous pourrons alors nous impliquer activement et organiser l'élaboration des textes législatifs afin de maximiser la participation des citoyens ukrainiens, y compris ceux résidant à l'étranger, nos militaires et les personnes déplacées internes vivant dans d'autres communautés que celles où elles sont enregistrées », a-t-il ajouté.
Sur les risques sécuritaires, Serhiï Doubovyk a souligné que la menace principale réside dans les frappes systématiques avec des armes stratégiques lourdes et l'imprévisibilité de l'agresseur.
« L'infrastructure électorale est fixe et stable. Organiser le jour du vote sous la menace de bombardements mettrait en danger la vie de millions de citoyens venus exprimer leur choix. Nous espérons donc que la décision d'organiser des élections s'accompagnera de garanties internationales pour un processus électoral pacifique, du vote jusqu'à l'établissement des résultats », a-t-il indiqué.
Selon le registre national des électeurs, l'Ukraine compte plus de 33 millions d'électeurs potentiels. Il est toutefois difficile d'estimer combien participeront réellement.
« Selon les données de l'Union européenne et du HCR, entre 5 et 7,5 millions d'Ukrainiens se trouvent à l'étranger dans les zones où nous avons des informations. Environ 1,4 million n'ont pas d'adresse électorale enregistrée, ni en Ukraine ni à l'étranger, et nous ignorons leur localisation », a précisé le vice-président de la CEC.
Même en cas de fin de la phase active des combats, l'organisation des élections demandera plus de temps que les délais prévus par la loi. Les scrutins présidentiel et locaux nécessiteront une feuille de route spécifique.
Serhiï Doubovyk a rappelé que les élections sont toujours financées par le budget de l'État. Le système électoral national est en état satisfaisant et capable d'organiser tous les processus nécessaires, mais il faut tenir compte des défis infrastructurels, des dommages causés aux locaux des commissions électorales dans les zones frontalières et des facteurs sécuritaires.
Il a enfin souligné l'importance de la structure politique.
« L'élément central du processus électoral reste les partis politiques, qui fournissent les membres des commissions électorales locales et de circonscription. Les organisations publiques assurent l'observation, et les médias régionaux couvrent le scrutin. Ces aspects nous préoccupent également. Nous devons renforcer la base de nos partis politiques, pas seulement ceux représentés au parlement, mais l'ensemble de l'infrastructure politique du pays », a conclu Doubovyk.