La faiblesse de la France fait le jeu de la Russie et de la Chine
Mykhailo Hontchar, le président du Centre d'études mondiales la Stratégie XXI, a déclaré à Ukrinform :
« D'une manière ou d'une autre, la France a toujours été, est et sera sous la menace de l'influence russe. Non pas tant de l'extérieur mais ces dernières années de l'intérieur. Tout cela est la conséquence de l'accumulation de matières explosives que la France a absorbées depuis la Guerre froide… Toutes ces influences soviéto-russes sont encore fortes. Par conséquent, dans ce contexte de bouleversements politiques internes, la Russie peut jouer habilement », estime l'expert.
Selon lui, si ces influences ne sont pas contrées, un sentiment « anti-guerre » pourrait se développer en France, ce qui pourrait l'entraîner dans une guerre avec la Russie. « Les tentatives de la Russie de neutraliser non seulement le flanc oriental de l'OTAN, limitrophe de l'Ukraine, mais aussi les pays d'Europe occidentale se poursuivront. Nous comprenons que plus un pays est occidental, moins il est clair si la guerre se déroule en Ukraine, en Europe de l'Est ou à proximité. Par conséquent, la Russie souhaite obtenir un effet cumulatif quand l'Ukraine perdra le soutien des pays limitrophes sur le flanc oriental de l'OTAN, ce qui affaiblira aussi cet avant-poste de soutien à l'Ukraine, où la France était pourtant à l'avant-garde. Ainsi, la faiblesse de la France fait le jeu de la Russie et de la Chine », souligne M. Hontchar.
Selon l'expert, la crise interne et l'instabilité financière nuisent aux capacités de la France de la Coalition des pays volontaires. « Nous constatons une situation où la coalition, initiée en février 2024 par Macron lui-même, n'a pas encore pris une tournure plus décisive après un an et demi. L'une des raisons est le déficit budgétaire. Dans ces circonstances, quelle que soit l'issue de la crise politique en France – qu'il s'agisse d'un nouveau gouvernement minoritaire ou d'élections anticipées – la question fondamentale du déficit budgétaire ne sera pas résolue. D'où, à mon avis, le problème de l'activité de la France concernant la transition qualitative d'une « Coalition des indécis » à une « Coalition des efficaces ». Mais en même temps, je pense qu'avec une approche créative, on pourrait encore faire quelque chose », a déclaré M. Hontchar.
Il souligne que la France dispose toujours d'avions de combat Mirage et Rafale, qui sont nécessaires pour l`Ukraine, et qu'un escadron de l'armée de l'air française peut effectuer des missions.
Pour rappel, la veille le Parlement français a exprimé une motion de censure à l'encontre du Premier ministre François Bayrou. Mardi, Bayrou doit remettre sa démission au président Emmanuel Macron, qui a promis de nommer un nouveau chef de gouvernement dans les prochains jours.
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